Selon Wikipédia les reines catholiques ont le « privilège du blanc », le droit de porter une tenue blanche, avec une mantille blanche (de nos jours : la reine d'Espagne, la reine des Belges, la grande-duchesse de Luxembourg et la princesse de Monaco).
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Voici un beau texte de l'abbé Guillaume de Tanoüarn, cofondateur de l'Institut du Bon-Pasteur : « …Le voile est donc le pouvoir, la liberté, la gloire de la femme. Je crois que je n'extrapole pas lorsque je dis, que pour saint Paul, le voile est l'hommage que rendent les femmes à leur beauté, à leur "gloire" cette gloire qui a tellement d'effets sur l'homme. Loin d'être un signe de soumission, c'est une marque de noblesse, y compris d'ailleurs au sens social du terme. Il est "avantageux" (opheilei) aux femmes de la porter quel que soit leur milieu social d'origine. Les prostituées ou les petites marchandes en tous genres que saint Paul a converties à Corinthe sont priées de s'habiller comme des grandes dames lorsqu'elles veulent avoir un rôle à l'Eglise. ….. le voile est le signe social de la dignité de la femme libre. Il n'est pas porté par l'esclave. Eh bien ! Femmes libres ou esclaves, conformément à l'habitude sociale des femmes libres, portez toutes le voile comme une exousia, une liberté, et sinon faites-vous tondre ! La dignité des anges présents invisiblement durant la cérémonie requiert votre propre dignité. Qu'importe le rang et les habitudes vestimentaires qui sont les vôtres ! Soyez élégantes pour Dieu »
Même si j’ai reçu une mantille il y a quelques années de mon mari, ma première messe avec la mantille eut lieu lors de ma formation à la liturgie traditionnelle et au chant grégorien Ars Celebrandi à l’été 2018.
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Cet acte personnel a été pour moi un fruit d’un voyage spirituel.
Je tiens à partager ces quelques aspects de mon cheminement à la suite de Jésus en tant qu’une femme chrétienne.
- Par amour et par respect de mon Seigneur :
Nous vivons depuis plusieurs année une crise mondiale qui n’a pas épargné l’Eglise elle-même. Le monde contemporain souhaiterait nous faire croire que le Surnaturel n’existe pas, que croire à Dieu et croire en Dieu serait un signe de faiblesse et caractérise uniquement les individus arriérés et non éduqués. Le siècle du relativisme moral est fortement dérangé par les règles claires et exigeantes du Décalogue chrétien.
Cette crise mondiale s’imprime d’une manière insidieuse mais constante à l’intérieur de l’Eglise. Les limites entre sacrum et profanum s’efface de plus en plus. Croire en la Présence Réelle de notre Dieu en l’Eucharistie et se comporter (langage verbal et non verbal) d’une manière cohérente devant ce mystère d’Incarnation de Jésus et de sa Passion, sa Mort et sa Résurrection ne sont plus du tout innés même pour les catholiques pratiquants.
Comme le Malin s’acharne à attaquer davantage ce qui est vertueux, beau et créé selon le plan du Dieu-Amour, la place de l’homme et de la femme dans la société et dans l’Eglise se confondent aussi. Dans le couple créé par Dieu la complémentarité de l’homme et de la femme est remplacée par l’égalité dans sa compréhension moderne. La théorie du Gender essaye de nous faire croire qu’une paire (homme-femme mais aussi homme-homme ou femme-femme) peut remplacer le couple (homme-femme).
Saint Ignace de Loyola nous rappelle :
« L’homme a été créé pour cette fin : louer le Seigneur son Dieu, le respecter et, en le servant, être finalement sauvé. Et tout ce qui se trouve d’autre sur terre a été créé à cause de l’homme lui-même pour l’aider à poursuivre la fin de sa création »
Je suis persuadée que plus que jamais les chrétiens ont une place extrêmement importante dans cette société en souffrance pour être un rappel du bon sens de la loi naturelle et un signe de contradiction visible.
Le port de la mantille interroge les autres, mais avant tout m’interroge moi-même sur mon rapport à mon Dieu, ma place dans l’Eglise, ma prière.
Tout d’abord la mantille est pour moi un signe visible de mon respect de la Présence Réelle de Jésus dans l’Eucharistie. Elle me permet de retrouver l’humilité devant mon Créateur. Ce geste de me couvrir la tête selon la tradition de l’Eglise transforme mon coeur depuis l’été dernier.
Comme dit une belle chanson française « Sous ma mantille je suis dans un espace sacré », car la mantille me fait rentrer « dans ma chambre, fermer la porte, et prier mon Père qui est là dans le lieu secret » (Mt 6,6) au fond de mon coeur.
Elle m’aide à prier et me couper du monde extérieur pour me recueillir dans ma prière en rentrant dans l’intimité avec mon Dieu.
Elle me rappelle le respect que je dois à mon Sauveur quand Il me visite au moment de l’Eucharistie.
Dans un pays ou la population musulmane est loin d’être une minorité se pose bien évidemment la question de l’analogie entre la mantille catholique et le voile islamiste. Parfois la confusion entre les deux constitue un frein à couvrir sa tête. Historiquement la mantille des femmes catholiques est un signe de piété qui n'était porté qu'à la messe or le voilement islamique est une tenue obligatoire, permanente, qui s'accompagne de toutes sortes de restrictions. C’est un symbole religieux de subordination de la femme au patriarcat oriental. Peut-on encore comparer ces deux symboles complétement différents ? Il nous est très naturel de voir les hommes enlever leur chapeaux, casquettes et toutes sortes de couvre-chef en signe de respect quand ils rentrent à l’église où leur Sauveur est présent au Saint Sacrement. Pourquoi cette recommandation de Saint Paul vis-à-vis des femmes apporte tant de polémiques et tant de discussions ?
- Par amour de la tradition :
Elevée dans la liturgie moderne, je découvre la liturgie traditionnelle depuis à peine 4 ans et elle m’émerveille de plus en plus. Je découvre davantage avec l’âge la sagesse de l’Eglise et de son enseignement et le rôle formateur de la liturgie : la cohérence de la position du corps avec les différentes parties de la Sainte Messe, l’importance de l’harmonie des aspects extérieurs avec le vécu intérieur m’aident à garder une cohérence des actes dans mon quotidien professionnel, personnel et spirituel. Couvrir la tête comme l’a enseigné Saint Paul, que j’admire tant, mais aussi d’autres chrétiens éminents qui vivaient leur foi d’une manière héroïque (les Docteurs de l’Eglise Saint Jean Chrysostome et Saint Augustin, les Papes Benoit XV et Saint Pie XII) est pour moi un acte d’obéissance à l’Eglise - Mère dont j’ai la joie et la chance d’être membre depuis 50 ans. Je suis persuadée qu’il est urgent de revenir à la source, à la tradition, à l’élégance féminine et à la tempérance extérieure et intérieure de l’humain.
Porter une mantille est ma manière de vivre ma foi, de me rappeler à moi-même et témoigner vis-à-vis des autres de l’obéissance à l’enseignement de l’Eglise surtout par rapport à la chasteté et à la modestie.
- Parce que c’est beau et féminin :
Quand je porte la mantille je me sens plus féminine, plus belle, plus soignée. Je choisis mes mantilles avec attention, comme mes vêtements. C’est ma façon d’être reconnaissante au Seigneur qu’il m’a créé femme. Ma mantille me donne l’impression d’embrasser ma féminité dont je suis fière et heureuse. Dire que les mantilles servent à cacher le visage et les cheveux d’une femme pour éviter de tenter l’homme et le distraire pendant la prière est, à mon sens, au XXI siècle complètement instrumental et manipulateur – il réduit aussi bien l’homme que la femme à leurs côtés charnel et primitif et laisse peu de place à la sublimation des affections et à la raison.
- La mantille et la Sainte Vierge :
Toutes les images de la Sainte Vierge et ses portraits (y compris les versions modernes) montrent Marie toujours la tête couverte – signe d’humilité et de chasteté.
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous indique Marie comme chemin le plus sûr et le plus direct vers son Fils, Celle qui a su dire « Oui » au plan de Dieu, une Femme pleinement remplie du Saint Esprit.
J’ai envie de l’imiter, ma Mère Céleste conçue sans péché, et de lui ressembler, y compris dans le port du voile sur la tête.
Amen.