Les évangélistes : histoire, qualités, qui sont-ils, à qui s’adressent-ils, où ont-ils vécu ?
Lorsque les premières communautés chrétiennes se constituent, elles cherchent à garder les enseignements du Christ transmis par les disciples.
La forme orale est la première à être utilisée. Des paroles, des récits, des enseignements de Jésus sont conservés et utilisés lorsque le besoin s'en fait sentir.
Par la suite, ces récits ont été consignés puis réécrits par les évangélistes.
Lorsque les apôtres se retrouvent seuls et commencent à parcourir le monde pour prêcher le message christique, ils se basent sur leurs souvenirs pour répondre aux questions des nouveaux convertis.
L'enseignement est donc diffusé dans les premières communautés sous forme orale.
Le Nouveau Testament comporte quatre évangiles qui sont, dans l'ordre où ils se présentent, l'évangile selon Matthieu, l'évangile selon Marc, l'évangile selon Luc et l'évangile selon Jean. Les trois premiers sont nommés « Évangiles synoptiques » depuis les travaux de Griesbach en 1776.
En effet, ces évangiles montrent certaines similitudes dans leur manière de présenter l'histoire et l'enseignement de Jésus : plusieurs épisodes y sont relatés ; pour les trois évangiles ou deux d'entre eux, ils emploient des mots et des phrases quasiment identiques.
Leur ressemblance est telle qu'il est possible de les mettre en regard pour apprécier leurs points communs et leurs divergences. C'est cette possibilité d'une « vision en commun » que désigne le terme « synoptique ».
Les représentations des Evangélistes (ci-dessus sur le tympan de l'église Saint Trophime d'Arles) ont pour sources la vision d'Ezéchiel (Ez 1, 1-28) et l'Apocalypse (Ap 4,1-11).
Au centre, se trouve le Christ en majesté entouré des symboles des quatre évangélistes :
Mathieu est représenté par la figure de l'ange car le texte commence par « L'Ange du Seigneur ».
Saint Jérôme explique que Mathieu a pour attribut l'homme parce qu'il insiste surtout, dans son évangile, sur l'humanité du Christ.
Jean est représenté par l'aigle (la divinité) : volant plus haut que les autres, il nous parle surtout de la divinité du Christ.
Au Moyen-Age, on considérait également que seul l'aigle pouvait regarder directement le soleil sans être ébloui ; le soleil étant évidemment une personnification divine.Luc est personnifié par le boeuf car son Évangile commence par la description de l'offrande de Zacharie (le taureau).
Cet attribut, le boeuf, s'explique par le fait qu'il traite surtout du sacerdoce de Jésus.
Marc a pour attribut le lion parce que son évangile nous témoigne surtout de la résurrection. Saint Jean Baptiste et « la voix dans le désert » (Isaïe), le lion.
Déjà, dans sa prophétie Ezéchiel nous livre cette vision (Ez 10,14). Chaque chérubin avait quatre faces : la face du premier était celle d’un chérubin, la face du second un homme, celle du troisième un lion et celle du quatrième un aigle.
De même, Ezéchiel nous rapporte aussi sa vision du char divin dans le chapitre 1, 5 « Au centre, apparaissaient quatre animaux dont l'aspect avait une ressemblance humaine ». Puis, en 1,10 : « Quant à la figure de leurs faces, ils avaient tous une face d'homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de boeuf à gauche et tous quatre une face d'aigle ».