Les pèlerins qui ont emprunté la Via Turonensis (voie de Tours), se souviennent certainement de la représentation de l'âne à la lyre rencontrée sur l'archivolte du portail sud de l'église saint Pierre d'Aulnay de Saintonge, portail du 12ème siècle.
Cette représentation est identique à celle de l'âne à la lyre de Saint Nectaire, de Brioude ou encore de Saint Benoit sur Loire et encore bien d'autres églises romanes.
Tous ces ânes musiciens romans ainsi que l’âne qui vielle de Chartres ont été inspirés par Boèce.
C'était un savant humaniste et homme d'Etat du 5ème siècle dont l'influence dans le monde médiéval fut considérable. Un manuscrit latin datant de 1200 environ, conservé la Bibliothèque Nationale, fait justement allusion à "l'âne à la lyre de Boèce" : « onos liras boetii ».
Et si l'on se reporte à ce texte de Boèce, on constate qu'il reprend les paroles du psaume 92.6 « L'homme stupide n'y connaît rien, Et l'insensé n'y prend point garde ».
Et l'insensé n'y comprendra rien. L'âne n'est donc pas ici, comme l'ont prétendu plusieurs auteurs, pour donner quelque leçon de morale, mais pour nous inviter à comprendre.